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Des outils numériques pour surveiller les arbres

Le site Internet Agiir, qui existe aussi en appli pour téléphone, a été conçu par l’Inrae afin d’identifier des insectes invasifs. Il rassemble des données sur la processionnaire­ du pin, la pyrale du buis, le papillon du palmier...

Mieux veiller à leur croissance, détecter au plus tôt la présence de ravageurs, autant de services rendus par les sites Internet et les applications pour préserver la bonne santé des essences cultivées.

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Les collectivités, associations ou entreprises développent de plus en plus d’outils numériques visant à évaluer la valeur des arbres ou leur état sanitaire. C’est le cas du nouveau barème des arbres*, lancé le 17 novembre 2020. Cet outil aide à estimer la valeur monétaire susceptible d’être exigée dans le cadre d’une indemnisation liée à la dégradation d’un spécimen. Ce calculateur est accessible en ligne.

Il existe également des outils à destination des pépinières, comme par exemple le TreeWizard, un appareil de mesure de l’épaisseur du tronc. Cet appareil évalue la croissance de l’arbre. Il est doté d’une caméra stéréoscopique installée sur un tracteur, réalisant des images 3D avec une grande précision.

Une surveillance grâce aux projets participatifs

Les applications sur téléphone (ou en ligne) de sciences participatives sont un outil puissant pour la surveillance phytosanitaire puisque celles-ci font intervenir un grand nombre d’intervenants et donc de données. Agiir, par exemple, conçue par l’Inrae, aide à identifier des insectes invasifs. Elle rassemble des données sur, entre autres, la pro­cessionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa­), la pyrale du buis (Cyda­lima perspectalis), le papillon du palmier (Paysandisia archon) ou encore la punaise diabolique (Halyomorpha halys)**.

En mars 2021, des structures scientifiques issues de six pays d’Europe se sont associées au sein du projet Epidisarth afin de prévenir les implantations de plusieurs insectes émergents dont le fulgore tacheté (Lycorma delicatula), le longicorne à col rouge (Aromia bungii) et le sca­rabée japonais (Popillia japonica). Jean-Claude Streito et son équipe de l’Inrae ont prévu d’ajouter ces trois ravageurs à l’application Agiir au printemps prochain.

Les sciences participatives constituent un apport de données complémentaire de celui des autorités et des natu­ralistes, qui font bien moinsd’erreurs d’identification que le grand public, mais sont bien moins nombreux. Or, pour pouvoir gérer les invasions biologiques, il faut pouvoir les détecter très vite. Et c’est aussi l’occasion d’alerter la population sur le risque de transporter des insectes d’un pays à l’autre, avec parfois des conséquences désastreuses.

Une surveillance grâce aux images de drones

Les images fournies par les drones permettent également de faire de la veille sanitaire, mais pas uniquement. Elles apportent également de nombreux autres renseignements : détection des départs d’incendies, mesure des surfaces, diagnostic des plantations, évaluation des taux de reprise des plantes, de leur hauteur… En plus d’être plus précis et de survoler des endroits peu accessibles, un drone fait gagner du temps.

« Par exemple, pour des attaques de scolytes sur des épicéas communs, il faudrait quatre heures de travail sur le terrain contre une heure et demie grâce au drone, dont quatorze minutes de vol », témoignait Claude Courvoisier, directeur adjoint de la Société forestière de la Caisse des dépôts à Dijon (21), lors du dernier Salon Paysalia, en 2019. Mais l’utilisation d’un drone est soumise à plusieurs contraintes qu’il faut avoir en tête avant de se lancer (lire l’encadré page suivante).

En complément aux images prises par les drones, les images lidar et/ou les photos aériennes analysées avec des logiciels de géomatique tels que ArcMap permettent de calculer et d’évaluer la forêt urbaine. Connaître la ressource en arbres et son état est en effet la première étape à la réalisation d’un plan de gestion.

L’utilisation de ces images pallie le manque de temps pour se consacrer aux inventaires, qui sont souvent incomplets. Ces données peuvent également servir en cas d’invasion par des insectes. Ainsi, elles aident à établir une canopée forestière de référence d’une région avant la propagation de l’infestation.

*Pour plus d’informations, lire « Barème des arbres, des dimensions qui ont leur prix » dans Le Lien horticole n° 1100 pages­ 24-25.

**Pour plus d’informations, lire « Les sciences­ participatives comme outil de surveillance » dans Le Lien horticole n° 1093 page 30.

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